Marie-Antoinette LONGO, sa compagne ;
Alban, Audrey et Robert, Alexis et Salomé, ses enfants et leurs conjoints,
et Odile leur maman ;
Thibaud et Juliette, ses petits-enfants ;
sa sœur et ses frères ;
ont la tristesse de vous faire part du décès de Monsieur Antoine SESMAT survenu à Nancy le 1er janvier 2025, à l’âge de 77 ans.
La cérémonie religieuse aura lieu vendredi 10 janvier 2025, à 10h30, en l’Église de Girmont.
Ses cendres seront déposées au caveau familial de Dieulouard (54).
Ni fleurs ni plaques, mais un don partagé au CCFD ou à La Ligue contre le cancer.
Texte lu à la cérémonie, par la soeur d’Antoine :
Antoine est né le 5 avril 1947 à Dieulouard.
Premier enfant de ses parents, il est aussi le premier dans la famille au sens large. Il est donc accueilli et choyé comme il se doit.
Il est l’aîné d’une fratrie de 7 enfants : Denis, Marie-Laure, Odile, Bruno, Pascal et Xavier. Très curieux et doté d’une grande mémoire, il devient très vite pour eux « celui qui sait ». Il restera d’ailleurs jusqu’au bout la mémoire de la famille.
Il grandit dans la ferme de ses parents d’abord à Dieulouard, puis à Moncel sur Seille et enfin à Létricourt en Meurthe en Moselle.
Dès l’âge de deux ans, il entre en maternelle à Dieulouard chez les Soeurs. Il saura très tôt lire et compter, mais il enviait beaucoup les autres enfants du quartier qui jouaient à l’extérieur pendant que lui restait enfermé. Suite au déménagement de la famille, il ira à l’école communale de Moncel sur Seille. A 10 ans, il part en pension à l’institution Saint Pierre Fourrier à Lunéville, puis à la Malgrange à Jarville. Et, comme tous les enfants d’agriculteurs, il revient à chaque congé aider ses parents à la ferme.
Plutôt sage, il est aussi souvent dans la lune et ne manquera pas comme tous les enfants de faire quelques bêtises. Il s’écorchera l’oreille avec un fil barbelé lors d’un accident de luge, se retrouvera dans le fossé avec un tracteur, et a même passé le bras au travers d’une porte vitrée…
Il développe très tôt un goût pour la mécanique et prend vite en charge l’entretien des tracteurs et du matériel agricole. Il concevra notamment et fabriquera lui-même un souffleur à foin.
Pour lui, devenir agriculteur est une évidence, il suit dans ce but une formation au lycée agricole de Château Salins.
A 21 ans, il passe 18 mois dans l’armée au camp de la Valbonne, près de Lyon.
Ne pouvant reprendre la ferme familiale, il va travailler un temps à la ferme de la Meix à Reillon. C’est là qu’il rencontre Odile, qu’il épouse en 1973. Ils s’installent ensemble un an après dans les Vosges où ils auront le bonheur d’accueillir leurs 3 enfants : Alban, Audrey et Alexis.
Il commence sa vie professionnelle dans différents domaines comme le bâtiment ou les travaux publics. Il travaille comme conducteur de travaux au parc à matériel de la Chambre d’Agriculture, puis à la mairie d’Epinal et, après une période de chômage, reprend des études dans le domaine de l’informatique ; il obtient son BTS à 40 ans. Il trouve ensuite un poste à la DDA puis au Conseil Général jusqu’à sa retraite en 2011.
Il s’installe à Saint Genest, où il vivra avec Marie, sa compagne, pendant plus de 20 ans, avant de déménager à Chavelot il y a un an et demi.
Il s’est toujours investi dans la vie communale, d’abord comme conseiller municipal à Girmont durant plusieurs mandats. A Saint Genest il sera conseiller municipal puis premier adjoint au maire, ainsi que délégué communautaire. Il a également été Président du Syndicat Intercommunal pour la reconstruction de bâtiment du Service Incendie du secteur de Rambervillers.
Au cours de sa vie, Antoine a fait partie de différents mouvements chrétiens : le MRJC (Mouvement Rural de la Jeunesse Chrétienne), le CMR (Chrétiens du Monde Rural) et le CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement).
Une fois à la retraite, Antoine restera attaché au monde rural et consacrera une partie de son temps à conduire des enquêtes publiques en tant que commissaire enquêteur.
Comme la maladie de Parkinson qu’il accepta il y a cinq ans sans se plaindre, c’est avec sérénité qu’il prit connaissance de la présence d’une tumeur cérébrale il y a 2 mois. Une opération du crâne ne lui faisait pas peur, il en avait déjà subi une à la suite d’un accident avec un tour à bois en 1981, mais cette tumeur était bien trop agressive pour pouvoir l’envisager. Elle l’a emporté le 1er janvier.
Antoine, mon grand frère, je t’aime, repose en paix.
Texte écrit et lu par les enfants d’Antoine :
Pour nous tu étais « Papa », pour d’autres tu étais « mon chéri », ou « mon grand frère », ou « Manour », ou « Papitoine », pour tous tu étais Antoine.
Tu étais un excellent bricoleur, aimant être dans ton atelier pour travailler le bois ou le métal. Ton plaisir était de faire par toi-même, de te creuser un peu les méninges pour penser des objets qui te seraient utiles et pratiques et de dire « je sais comment on va faire » avant de minutieusement confectionner ce que tu avais à l’esprit. Tout ce que tu fabriquais, créais était bien pensé, pas toujours esthétique, mais solide et robuste, parfois original mais toujours d’une grande praticité.
Ton atelier était ton univers, tu nous l’as ouvert pour qu’on s’y fasse la main, parfois en cassant tes outils, pour que nous puissions devenir ingénieux à notre tour. Avec le temps, on a compris qu’il était plus gratifiant de fabriquer par soit même plutôt que d’acheter tout fait.
Ingénieux tu l’étais, incontestablement. S’essayer dans ton atelier (comme l’a dit Alban) nous aura permis de le devenir un petit peu, mais sans jamais t’égaler. Alors même que nous avons 45 ans passés, tes conseils astucieux nous auront toujours été utiles, parfois sollicités par des coups de fil tardifs, pour réparer une fuite d’eau, poser du parquet, démonter un cardan de voiture ou même pour doser la juste quantité par personne de spaghetti ! Tu avais une certaine acuité qui te permettait de comprendre ce qui t’entoure, comme trouver une relation mathématique simple entre nos dates de naissance.
Tu savais tout réparer. Mais quand certaines choses te résistaient ou ne fonctionnaient pas comme tu voulais, on t’entendait râler de loin. Avec ta barbe et tes cheveux noirs tu étais un peu notre Capitaine Haddock à nous !
Tu aimais la terre, la campagne. Tu aimais être au calme, t’occuper de ton jardin, de tes arbres fruitiers et de ton terrain.
Tu aimais écouter de la musique et chantonner certains airs connus. Dans ton lit d’hôpital, les derniers jours, tu battais encore la mesure sur une symphonie de Mozart. Il ne fallait pas te prier longtemps pour que tu sortes ton épinette et que tu nous joues quelques petits airs (c’était toujours un peu les mêmes…). Comme pour beaucoup de choses tu étais autodidacte.
Tu aimais les bonnes choses. Tu aimais les bons gâteaux et le chocolat.
Tu as toujours été curieux et cultivé. Tu étais un livre d’histoire, de géopolitique, de mécanique et de physique à toi tout seul. D’ailleurs les petits enfants de Marie t’appelaient WikiAntoine
Tu étais la mémoire de la famille, tu connaissais sa généalogie sur le bout des doigts. Tu aimais te souvenir et raconter les événements du passé que tu nous partageais avec beaucoup de précisions.
Tu étais discret, solitaire et souvent dans ton monde. Si bien que petit, tes tantes t’ont reproché de ne pas être poli et de ne pas les saluer quand tu les croisais. Ce n’était pas de l’impolitesse, simplement que, déjà, tu vivais un peu dans ton monde. On ne peut d’ailleurs pas dire que tu étais toujours très loquace. Il n’était pas souvent évident de connaitre ton état d’esprit ou ce que tu avais sur le cœur. Pourtant, si tu n’étais pas dans le « dire », tu avais quelques expressions bien trouvées qui témoignaient d’une profonde réflexion, comme « donner de la confiture aux cochons », « taisez-vous les chèvres » ou encore « ooh, il m’déglingue çui-ci » ! Blague à part, j’ai notamment le souvenir d’une réflexion d’une grande subtilité sur le sens de la vie que tu nous avais partagée, l’air de rien, à Marie et moi alors que je m’étais invité chez vous. Un peu surpris, nous t’avons alors demandé s’il s’agissait de la citation d’un philosophe. Avec un sourire un peu honteux, tu as admis qu’elle était de toi.
Tu n’aimais pas demander de l’aide, déléguer, ou déranger les gens. Tu préférais faire par toi-même. Mais si on avait besoin de toi, tu étais toujours prêt à donner un coup de main. Pas forcément à l’heure ou de grand matin mais on savait qu’on pouvait compter sur ton aide.
Tu étais respectueux. Il y a certainement eu des moments où tu n’étais pas d’accord ou ne comprenais pas nos opinions, nos décisions ou notre façon de vivre, mais tu ne nous as jamais jugés. Tu gardais tes inquiétudes pour nous laisser libres et ne pas peser sur nos choix. Tu nous montrais ainsi combien tu nous aimais, nous respectais et étais fier de nous.
Tu étais aussi un super papi. Pour Thibaud et Juliette tu étais leur Papitoine. Tu aimais voir ta petite fille danser et tu étais prêt à fabriquer tout ce que Thibaud te demandait, que ce soit une barre de plus de 2 m de haut pour descendre comme les pompiers, une rampe de skate, un chevalet de peintre ou le Nimbus 2000 le véritable balai d’Harry Potter. Tu étais toujours heureux de les voir et de les gâter.
Tu as aussi su être présent pour les petits-enfants de Marie, que tu étais content d’accueillir et de voir grandir.
J’ai eu à cœur de te dire dès que j’ai pu que, moi aussi, j’allais être papa. Ça s’est passé aux urgences d’Epinal dans une situation quasi tragicomique, coupé rapidement par l’infirmière qui venait te chercher. Comme tu étais dans le coltar, j’ai dû repartir sans avoir la certitude que tu aies saisi l’information. Ma crainte a vite été démentie quelques jours plus tard en réalisant que la moitié de l’hôpital qui t’hébergeait était au courant, témoignant ainsi l’immense bonheur que tu avais d’être de nouveau Papi. Cela nous a beaucoup fait rire, nous n’oublierons pas ce beau moment.
Tu avais un grand sens de l’humour et tu nous en as fait profiter jusqu’au bout. Nous prouvant ainsi que tu étais toujours là, présent quelque part, dans ce corps alité qui n’était plus vraiment toi.
Tu aimais procrastiner. Tu vivais et faisais les choses tranquillement, à ton rythme. Tu n’aimais pas être bousculé. Ce qui n’était pas urgent ou intéressant pouvait attendre, pour le reste tu préférais prendre ton temps pour être sûr que ça soit bien fait. Tu es parti vite, trop vite, on aurait aimé que tu remettes ton départ au lendemain…
Tu prenais la vie comme elle venait, en vivant au présent. Sans nostalgie du passé et sans stresser à l’avance de ce que pourrait apporter le futur. Suivre cet exemple est plus facile à dire qu’à faire mais tu nous as montré que c’était possible.
Tu nous as transmis à tous les 3 une part de toi-même. Ces dernières semaines, tu nous as donné un remarquable exemple d’amour, de courage, de force, de dignité, d’acceptation et de lâcher-prise, et nous sommes fiers et heureux de t’avoir comme papa.
Merci
Merci
Merci
Le poète dira que tu n’es pas loin, que tu es désormais dans la pièce d’à côté. D’aucuns t’imagineront au ciel. J’aime à croire que tu as rejoint le monde dans lequel tu aimais te réfugier. Où que tu sois, je suis sûr que tu y auras acheté un poste à souder et une scie, que tu auras commencé par te fabriquer un établi et des caisses à outils pour ranger les outils que tu auras également confectionnés. Je suis sûr également que tu auras construit une terrasse avec un parasol pour accueillir ceux que tu aimes et qu’avec tes caisses à outils tu pourras te rendre disponible pour faire de la plomberie ou menuiser les objets qu’on pourra te demander.
Je suis sûr enfin que quand l’un de nous décidera d’exécuter une idée stupide ou loupera son train, on pourra entendre au loin « ooh, il m’déglingue çui-ci » !
Papa a été bien entouré tout au long de sa vie. Merci à vous d’avoir partagé un bout de chemin avec lui et d’avoir été à ses côtés, notamment dans les dernières semaines, que ça soit physiquement ou par la pensée. Il a ainsi pu partir sereinement.
Merci
Merci
Merci
Alban, Audrey et Alexis
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